La violence est omni présente dans la vie sociale en Haïti. Elle est présente dans les familles, à l’école et touche particulièrement les jeunes. Ces violences prennent la forme de stigmatisation, de chantage et de mauvais traitement dans les écoles, de la prostitution infantile, du gangstérisme et l’usage abusif des enfants dans les activités criminelles.
Les violences se développent également sous forme de rivalités entre les écoliers et occasionnent des affrontements violents et récurrents qui aboutissent, assez souvent, à des crimes majeurs.
D’un autre côté, les enseignants et les directeurs d’écoles pratiquent la torture par le fouet et les stigmatisations morales qui bloquent les velléités d’apprentissage des enfants. En conséquence, ils décrochent de l’école pour se porter candidats aux banditismes et la prostitution.
Ces formes de violences graves vis-à-vis des enfants sont contraires aux principes généraux de protection de l’enfant et sont de nature à bloquer leur processus de développement personnel et humain. Par conséquent, ils deviendront des dangers pour la société. Malheureusement ce danger n’est pas suffisamment analysé dans la société. Et, très peu d’organisation travaillent sérieusement à l’éradication de la violence envers les enfants dans les écoles dans les zones défavorisées.

En réponse à ces problèmes, CPD a institué depuis 2017 le programme « Ecoles amies droits de l’homme ». Il s’agit d’une action d’éducation aux droits de l’homme, à la démocratie et à la citoyenneté active qui s’adresse aux jeunes écoliers des milieux fortement violentés comme alternatives à la violence. Ce programme se donne pour mission de tracer une voie de développement personnel et social pour les jeunes écolières et écoliers. Ce programme s’est développé dans certaines écoles cibles et a permis d’intégrer les principes de protection dans le curriculum des écoles, d’instituer des clubs des droits de l’homme en milieu scolaire et enfin d’instituer un dialogue communautaire impliquant les parents, les enseignants et les élèves.
Dans toutes les sociétés humaines, l’école joue un rôle fondamental dans la construction de l’Etat de droit. Dans ce cadre ci, l’éducation et la formation sont les clefs dans la lutte contre les violences faites aux enfants et dans l’élimination de toutes les embuches qui pourraient atrophier au développement supérieur de l’enfant.
Selon les estimations de l’HISI, les jeunes de 14 à 20 ans représentent plus de 22% de la population haïtienne et près de 48% d’entre eux vivent en milieu urbaine notamment dans les quartiers précaires et dans les familles défavorisées. Dans les quartiers précaires de la zone métropolitaine de Port-au-Prince, l’avenir parait compromettant pour les jeunes.

Cependant, à l’instar de tous les Etats du globe, l’Etat haïtien s’engage à atteindre les ODD d’ici l’horizon 2030. Les objectifs phares concernent l’éradication de la pauvreté, l’accès à l’éducation et à la formation professionnelle, la réduction des inégalités, la participation et l’inclusion politique et sociale, tous des facteurs qui doivent être mise en œuvre autour de la jeunesse. Malgré les différents plans stratégiques élaborés par les pouvoirs publiques, l’Etat haïtien fait montre d’une incapacité flagrante à prendre sa responsabilité pour la protection de la jeunesse et la réalisation des ODD.
Le Combite pour la Paix et le Développement a compris la nécessité d’agir rapidement sur le phénomène de la violence, notamment celle qui touche les enfants et qui affectent leur intérêt supérieur, afin de les protéger et faciliter que les écoles deviennent des espaces de construction d’un avenir meilleurs. Le projet « Ecoles Amies droits de l’homme » est un cri d’alarme, un effort de sensibilisation et de conscientisation pour combattre de façon définitive la violence dans les communautés.