Tanya Merceron, l’Haïtienne qui coordonne le Programme pour la gestion des aires protégées en Afrique centrale et occidentale

Originaire de la ville des Cayes, chef-lieu du département du Sud, Tanya Merceron coordonne depuis septembre 2018 le Programme pour la gestion des aires protégées et de la biodiversité (BIOPAMA) pour le Programme Afrique centrale et occidentale (PACO) de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Sa principale mission consiste à créer un partenariat avec la Commission des forêts d’Afrique centrale (COMIFAC) et un consortium en Afrique de l’Ouest composé du Centre de suivi écologique (CSE), du Réseau des aires marines protégées d’Afrique de l’Ouest (RAMPAO), de l’Université du Ghana et du Centre Agryhmet pour abriter les observatoires régionaux pour la biodiversité et les aires protégées.
Madame Merceron doit s’assurer de la formation de plus d’une centaine de conservateurs d’Afrique de l’Ouest et centrale pour une meilleure gestion des aires protégées dans la région ainsi que la mise en place d’un mécanisme de subvention pour appuyer les efforts de conservation en Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale. Elle doit procéder à la création d’un réseau africain de coaches pour l’efficacité de gestion des aires protégées et assurer la coordination de la participation de l’UICN de l’Afrique centrale et occidentale au premier Congrès des aires protégées et conservées en Afrique.
Tanya Merceron est licenciée en droit de la Faculté de droit et des sciences économiques de Port-au-Prince. Elle a complété un diplôme de spécialisation en ligne en éthique des droits de l’homme offert par l’Université de Nantes et obtenu un master en développement, avec une spécialité en gestion de l’environnement, de l’Université Senghor d’Alexandrie en Égypte. « En plus de mon éducation tournée vers l’identité haïtienne et mes racines africaines, ces études en Egypte m’ont permis de renouer avec mes origines. J’ai dès lors nourri l’idée de partir vivre en Afrique à un certain moment de ma vie, mais cela ne m’a pas empêché de continuer à évoluer en Haïti à mon retour des études en 2011.», avoue-t-elle.
Justement, avant son départ pour l’Afrique, la juriste spécialisée en gestion de l’environnement, avait collaboré avec plusieurs institutions nationales. Elle avait commencé ses activités professionnelles comme volontaire en apportant son soutien au Programme d’encadrement des jeunes femmes et des enfants (PEJEFE), une organisation haïtienne à but non lucratif évoluant dans les quartiers défavorisés de Port-au-Prince et dans les zones rurales d’Haïti. C’est à ce moment-là qu’elle a commencé à comprendre les liens entre les communautés et leur environnement et qu’elle a affermi son engagement pour la paysannerie et le projet de société qu’elle porte. Elle a occupé des postes et réalisé des consultations au sein d’organisations nationales comme Enfofanm, la Plateforme haïtienne de plaidoyer pour un développement alternatif (PAPDA), le Mouvement des paysans de Papay (MPP) mais aussi avec des organisations non gouvernementales internationales comme Oxfam et Action Aid qui ont contribué à affiner son orientation pour la paysannerie et l’intégration de la femme.